Un article récent sur le site Slate parle des coutumes de défloration qui ont existé au travers des âges.

C’est un excellent article qui relativise l’importance de la virginité au cours du temps.

Dans la plupart des religions actuelles, et même dans l’inconscient collectif que véhicule notre société, la virginité a une valeur particulière, précieuse. Cet article nous rappelle qu’il n’en a pas toujours été de même :

« Ainsi des récits de voyageurs et d’explorateurs comme Marco Polo ou Jean de Mandeville. Le premier cite des coutumes tibétaines, selon lesquelles on craint à tel point le dépucelage que l’on demande à un étranger de passage de s’en charger ; en échange, les femmes reçoivent un bijou, qui n’est pas un paiement mais une preuve de la défloration. Reste que, retrace Jean Claude Bologne, les femmes qui ont le plus de bijoux sont ensuite les plus convoitées… »

On voit même là qu’être expérimentée sexuellement est un gage de qualité pour une femme, qui les rend désirable. On est bien loin de la mentalité de nos sociétés actuelles !

Mais pas besoin d’aller aussi loin que le Tibet pour trouver une manière de voir la virginité comme problématique, en France, le médecin et sexologue du 17éme siècle Nicolas Venette parle de :

« l’intérêt de dépuceler les jeunes filles avant le mariage comme nous prions un serrurier de faire mouvoir les ressorts d’une serrure neuve qu’il nous apportera, pour éviter la peine que nous prendrons le premier jour »

La défloration est alors considérée comme une épreuve tant pour l’homme que la femme (mais plus pour l’homme, mentalité du 17éme oblige), dont il faut se défaire avant le mariage afin que la douleur de la première fois ne soit pas assimilée au mari que la femme pourrait alors prendre en grippe (sexualité y compris, ce serait dommage), et pour l’homme comme une épreuve pénible qu’on pourrait faire faire par un autre pour s’économiser la pénibilité de cette première relation laborieuse.

On voit bien à travers cet article, que l’importance que l’on donne aux choses est le fruit de la culture. La virginité n’a pas une valeur intrinsèque de pureté. Elle ne représente que la valeur que les humains d’aujourd’hui veulent bien lui donner.